Une faible concurrence
Ce n’est pas une nouveauté, il y a un problème avec les latéraux en Equipe de France. Depuis la retraite internationale de Sagnol en 2009, aucun arrière droit aligné n’a réussi à convaincre : Sagna, Reveillere, Debuchy, Clerc, Sidibé… Vient alors la dernière Coupe du Monde. Preuve d’un manque, Deschamps bricole et positionne le défenseur polyvalent Benjamin Pavard sur le côté droit. Sa frappe de batard face à l’Argentine marque les esprits mais camoufle des lacunes défensives criantes. Six mois après le mondial, le futur bavarois vit une première partie de saison compliquée, avec Stuttgart (16ème de Bundesliga) et l’EDF. Mais l’état de forme de ses concurrents lui permet d’être toujours titulaire.
(De gauche à droite : Sidibé, Debuchy et Pavard)
Pour Sidibé, on frôle la cata. Après s’être fait sauter par Pavard (ce qui veut déjà dire beaucoup de choses), il vit une saison chaotique avec l’AS Monaco. Ce week-end encore, il est fautif sur le but de Kwon face à Dijon. Mathieu Debuchy, blessé depuis décembre dernier, vieillit et joue moins cette saison (11 apparitions en Ligue 1). La hype Bouna Sarr, quant à elle, s’est essoufflée après l’épopée européenne de l’Olympique de Marseille.
Confirmer d’ici mars
Installé dans une irrésistible équipe de Strasbourg (5ème de Ligue 1 et à 4 points du podium), Kenny Lala vit sans doute sa meilleure saison en pro. Percussion, dédoublement, intensité, qualité de passe, de centre, de tir : l’apport offensif du natif de Villepinte se traduit par les stats mais surtout sur le terrain. Il suffit de voir les matchs du RCSA pour voir que le jeu penche naturellement à droite. Cependant, il a lui aussi quelques lacunes défensives, notamment dans le (re)placement et l’anticipation. Autre problème chez le latéral strasbourgeois : son manque d’expérience au haut niveau. À 27 ans, il n’a pas joué un seul match de coupe d’Europe, même si une cinquième place avec Strasbourg ou un transfert cet été lui permettrait d’y goûter assez vite.
(Kenny Lala sous le maillot lensois en 2016)
La montée en puissance de Kenny Lala corrèle avec la mauvaise passe de ses concurrents en équipe de France. Le petit nuage sur lequel est Strasbourg doit lui permettre de continuer à performer pour taper dans l’oeil de Didier Deschamps. Le prochain rassemblement à Clairefontaine est prévu autour du 15 mars prochain, dans le cadre des qualifications pour l’Euro 2020. C’est peut-être lala chance de sa carrière.